Pierre Schoentjes
Littérature et écologie. Le Mur des abeilles
Paris, Éditions José Corti, coll. « Les Essais », parution le 12 novembre 2020
464 pages – 26 €
disponible au format ePub – 16,99 €
Ce livre explore les rapports entre la littérature, l’environnement et l’écologie, dans une perspective écopoétique mise en place avec Ce qui a lieu (Wildproject, 2015). Il complète l’enquête en s’arrêtant à quelques précurseurs oubliés –Maria Borrély–, inattendus –Charles Exbrayat– ou délaissés –Maurice Genevoix– dont la lecture permet de penser la problématique en évitant tout présentisme.
Cette nouvelle étude découle avant tout du constat qu’avec la fin de la première décennie du 21ème siècle la littérature française s’est mise à faire une place importante aux atteintes à l’environnement. L’écologie, longtemps suspecte dans l’univers des lettres, est aujourd’hui solidement ancrée dans la littérature d’imagination. Dès lors il devenait souhaitable de scruter plus avant les pratiques d’écritures et d’esquisser les catégories –littérature verte, littérature marron, littérature militante, …– qui permettent d’organiser la production contemporaine.
À la lecture de ce qui a déjà été publié, l’on peut gager que la spécificité du sujet conduira aussi les auteurs à réinventer les formes romanesques. Aborder le changement climatique –phénomène qui se déroule sur une durée qui dépasse de beaucoup le cadre habituel du roman– ou faire une place à la sensibilité des animaux –impossible à aborder par le biais romanesque de la psychologie traditionnellement privilégiée– amène déjà les romanciers à repenser en profondeur les modalités du récit.
L’actualité du sujet implique que les auteurs qui sont abordés ne disposent pas (encore) tous d’une grande visibilité. Alice Ferney, Maylis de Kerangal, Laurent Mauvignier, Jean Rolin ou Sylvain Tesson sont certes célébrés, parfois simultanément par la critique universitaire et par le grand public cultivé. D’autres, Gisèle Bienne ou Claudie Hunzinger par exemple, ont depuis longtemps un cercle de lecteurs fidèles, mais ne sont pas nécessairement connus du plus grand nombre. Guillaume Poix, Frank Bouysse et Éric Plamondon ont émergé plus récemment, mais se sont déjà rendus visibles, souvent en obtenant des prix littéraires majeurs.
Quoi qu’il en soit de leur notoriété́, tous ces écrivains signent des œuvres où la problématique environnementale est l’occasion de réfléchir aux moyens par lesquels l’écriture est à même de rendre compte des problèmes et des défis actuels en matière d’écologie.
https://www.jose-corti.fr/titres/litterature-et-ecologie.html
Dans la presse
« Aiguillons du réel » , Le Courrier, Genève, le 11 décembre 2020, p. 14-15
« Naissance d’une littérature verte » , Le matricule des Anges, n°219, janvier 2021, p. 18-22.
« Les oeuvres d’alerte écologique » , En attendant Nadeau, janvier 2021.
« Faire voir le monde différemment : sur l’engagement environnemental de la littérature de langue française », Acta Fabula