«Problématiques écologiques dans les écrits de Jean-Marie Gustave Le Clézio» Université de Dschang, Cameroun – date limite 15 mars 2019

Jan 8, 2019

Équipe de Recherche en Littérature Comparée (ERLIC)

En l’espace de vingt romans, de six recueils de nouvelles et d’un recueil de contes, Jean-Marie Gustave Le Clézio est devenu l’un des écrivains français les plus lus, les plus aimés des lecteurs et les plus consacrés par les instances de légitimation. Lauréat de neuf prix littéraires couronnés par le prix Nobel en 2008 (13ème Prix Nobel français), l’originaire de l’Île Maurice a été désigné en 1994 par les lecteurs du Magazine Lire comme le « plus grand écrivain francophone vivant » à côté des écrivains tels que Nathalie Sarraute, Claude Simon, Françoise Sagan, Michel Tournier ou encore Julien Gracq. De plus, il est l’un des auteurs de langue française les plus traduits dans le monde (allemand, anglais, catalan, chinois, coréen, danois, espagnol, grec, italien, japonais, néerlandais, portugais, russe, suédois, turc). Dans le même sens, en plus de vingt-neuf monographies et ouvrages collectifs articulés autour de son oeuvre, une revue internationale (annuelle), Les Cahiers de Le Clézio, a été créée et publie, depuis 2008, un numéro thématique qui rassemble des articles critiques consacrés à ses écrits. Les premiers numéros de cette revue portent sur les thèmes suivants : « À propos de Nice (2008) ; Contes, nouvelles et romances (2009) ; Migrations et métissages (2011, numéro double) ; La tentation poétique (2012) ; Voix de femmes (2013) ; Le goût des langues ; les langues à l’oeuvre (2014) ; La Philosophie (2015) ; La violence dans les premières oeuvres (2016) ». Autant dire que Le Clézio est un écrivain à la notoriété établie. Il est hors de doute que cette légitimation/consécration mondiale est en partie liée au caractère cosmopolite ou à la « poétique de la mondialité » (Mbassi Ateba, 2008) de sa création littéraire. Bien plus, Celui que Cavallero (2012) présente comme « le témoin du monde », est, depuis son premier texte de fiction, un fervent défenseur de l’environnement naturel et de l’équilibre écologique de l’univers. Dans une de ses réflexions dédiée à la problématique écologique, Pierre Schoentjes remarque : « Il ne fait aucun doute que l’attribution du Nobel de littérature à Le Clézio a été une manière de consacrer l’oeuvre d’un auteur qui s’est précisément montré depuis longtemps sensible aux problématiques environnementales, même au-delà des frontières de la France » (2010 : 478). Une rapide recension des ouvrages et des numéros focalisés sur sa colossale oeuvre montre bien qu’en dehors de quelques articles, les problématiques écologiques – véritable terreau de sa création littéraire – n’ont pas fait l’objet d’un travail critique de grande ampleur. Pourtant des textes tels que Bitna, sous le ciel de Séoul (2018), Alma (2017), Tempête (2014), Ritournelle de la faim (2008), Ourania (2006), L’Africain (2004), Révolutions (2003), Poisson d’Or (1997), La Quarantaine ( 1995), Pawana (1992), Etoile errante (1992), Onitsha (1991), Voyage à Rodrigues (1986), Le Chercheur d’or (1985), Désert (1980), etc. ont pour topos majeur les thèmes écologiques (les catastrophes environnementales, l’interdépendance des éléments écosystémiques, la protection de la biodiversité, l’équilibre et l’empreinte écologiques, la pollution, les changements climatiques et les 2 enjeux écologiques, l’éthique et la responsabilité environnementales). À la lecture de ses textes, on observe bien qu’il a contribué à faire « rentrer la littérature dans l’ère du soupçon écologique » (Blanc, Pughe & Chartier 2000 : 2). Lors de la Foire du Livre de Francfort en 2017, Jean-Marie Gustave Le Clézio reconnaît que les problèmes ou les problématiques environnementales sont une thématique cardinale de ses écrits : « Je crois beaucoup à l’écologie, c’est mon vrai combat, je ne suis militant d’aucune cause que celle-là. L’équilibre ! ». À l’aune des approches écocentrées (ecocritism, écocritique, écopoétique, écosémiotique…) telles qu’exposées par Lawrence Buell (1995), Cheryll Glofelty & Harold Fromm (1996), Pierre Schoentjes (2015), Stéphanie Posthumus (2014) Timo Maran & Wendy Wheeler etc., cet appel à contribution ambitionne d’explorer la poétique écologique de l’oeuvre de cet illustre témoin du déclin de l’écosystème et de la décroissance de la biodiversité qui, à travers ses activités littéraires, interpelle l’humanité sur l’urgence de la défense de l’équilibre écologique, appelle l’homme à réviser ses rapport à la nature et à nouer un nouveau « contrat naturel » (Michel Serre) gage d’un avenir radieux pour l’humanité toute entière.

Axes de réflexion possibles et non-exhaustifs :

– Catastrophes environnementales et enjeux écosystémiques

– Poétisation de l’environnement naturel

-Les éléments biotopiques (mers, fleuves, déserts, forets…)

-Les actions de l’homme sur la nature/les effets de la nature sur l’homme

-Représentation et protection des espèces animales

-Défense de la biodiversité et appel à la conscience écologique

Les propositions de contribution de 500 mots maximum (accompagnées d’une brève notice biobibliographique) sont à envoyer avant le 15 mars 2019 à l’adresse suivante : kanapaul83@yahoo.fr

Calendrier :

Envoi des propositions de contribution : 15 mars 2019

Évaluation et réponse du comité de lecture : 31 mars 2019

Envoi des contributions retenues : 30 juin 2019

Parution de l’ouvrage : Décembre 2019

Comité scientifique :

Adama COULIBALY, (Université Félix Houphouët-Boigny)

Désiré ATANGANA KOUNA, (Université de Yaoundé I)

JJ. Rousseau TANDIA MOUAFOU, (Université de Dschang)

Pierre FANDIO, (Université de Buea)

Pierre SCHOENTJES, (Université de Gand)

Raymond MBASSI ATEBA, (Université de Maroua)

NGETCHAM, (Université de Dschang)

Robert FOTSING MANGOUA, (Université de Dschang)

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